Déclaration de Maxime GREMETZ,
Le Conseil Constitutionnel, tout en validant la loi relative au secteur de l’énergie, a rappelé que « ce n’est qu’au 1er juillet 2007 que Gaz de France perdra sa qualité de service public national ; dès lors, le transfert effectif au secteur privé de cette entreprise ne pourra prendre effet avant cette date ». Certes, la loi peut, dans les 15 jours, être promulguée par le Président de la République. Mais, même ainsi promulguée, elle ne pourra être effectivement appliquée avant le 1er juillet 2007, c’est-à-dire après les échéances présidentielles et législatives ! Dès lors, la sagesse consiste à ne pas promulguer un texte aussi controversé et aussi lourd de conséquences puisqu’il s’agit, ni plus ni moins, que de privatiser une entreprise publique du secteur énergétique. Je souhaite donc que le Président de la République n’entérine pas la privatisation de GDF. La décision du Conseil Constitutionnel renvoie ainsi la question de GDF et plus généralement la question énergétique aux débats présidentiels et législatifs. La bataille continue donc pour faire valoir la nécessité d’une autre politique énergétique, en France comme en Europe, persévérant l’électricité et le gaz de la mainmise des marchés financiers.
Elle continue aussi afin de créer, dans notre pays, un pôle public de l’énergie, avec EDF et GDF 100 % publics, coopérant avec les autres acteurs, publics comme privés, du secteur. Avec mes amis du Groupe Communiste et Républicain de l’Assemblée Nationale, nous considérons également que Suez peut être préservé de toute OPA hostile. Rappelons enfin, alors que les actionnaires de Suez vont se prononcer (en exigeant une prime exceptionnelle de 5 milliards d’euros !), que le dernier mot restera à la majorité qui sortira des urnes aux élections de printemps prochain : ce qu’une loi a fait, une autre loi peut défaire et une majorité de gauche courageuse aura à décider, avant le 1er juillet, que GDF et EDF, sont des outils nécessaires à notre pays et qu’il faut les préserver de la mainmise des intérêts financiers. Maxime GREMETZ