REGIONALES PICARDIE ;Par respect envers ceux (nos parents, grands-parents…) qui ont créé cet outil politique

Publié le

REGIONALES PICARDIE ;Par respect envers ceux (nos parents, grands-parents…) qui ont créé cet outil politiq
mercredi 24 février 2010 (21h21)

Cher(e) camarade,

Tu trouveras ci-dessous (et aussi en pièce jointe pour plus de lisibilité) une lettre analysant, à mes yeux, les raisons de la division anormale que nous vivons actuellement. Par respect envers ceux (nos parents, grands-parents…) qui ont créé cet outil politique qu’est le parti communiste, et pour les générations futures surtout, je souhaite que cette modeste contribution puisse nous aider à nous ressaisir et à sortir de cette impasse.

Fraternelles salutations.

Gérard TOLLET (section de Méru – Oise).

LETTRE AUX COMMUNISTES PICARDS (en date du 15-2-2010 , courrier un peu tardif mais tant pis).

Les raisons de ma présence sur la liste « Colère et espoir » et les questions politiques qu’il

aurait fallu poser à tous les communistes avant, pendant et après la conférence régionale.

Par ce courriel, afin de lever toute ambiguïté et incompréhension, je voudrais vous expliquer rapidement les raisons de ma présence sur la liste « Colère et espoir ».

Avec ces élections régionales, nous vivons une grave période de division des communistes. Si cette division est contradictoire au regard de notre idéal et de notre démarche historique, elle est d’autant plus insensée que les attaques gouvernementales redoublent. En cela, elle sera difficilement comprise par notre électorat.

Or dès septembre 2009, dans un courrier aux communistes picards, j’alertais sur les dangers de la situation régionale et sur « l’urgence et la nécessité de prendre le temps du débat afin de recenser les problèmes, de définir une ligne politique juste, claire, respectueuse et rassembleuse de tous les communistes picards et surtout, conforme à l’intérêt du peuple » et à notre programme.

J’indiquais aussi dans ce courrier « qu’il serait indécent vis à vis de tous ceux pour lesquels nous nous battons et qui souffrent des attaques des forces de l’argent, mais aussi suicidaire pour la vraie gauche, que cette situation de division perdure et que nous ne cherchions pas à y remédier. » Visiblement, je n’ai pas été entendu ! Pas plus que la plupart des délégués de l’Oise à la conférence régionale qui eux, ne sombrant pas dans l’insulte et l’anathème simplificateur, proposaient une solution de compromis et de dialogue.

Je n’ose croire que des ambitions personnelles seraient à l’origine de ce blocage ! Je pencherais plutôt pour des compromis électoraux incessants avec le PS, justifiés par des raccourcis du style « battre la droite », coûte que coûte, mais laissant planer des illusions sur le PS, la critique de la politique nationale du PS étant effective mais avec un accommodement local contradictoire… En bref, depuis trop d’années, nous sommes les otages consentants d’un PS qui se veut hégémonique ! Or, tous les résultats électoraux montrent que ces zigzags et cette attitude politicienne (qu’on le veuille ou non) sont incompris et rejetés par les citoyens et notre électorat. Si vouloir être constructif et pas seulement contestataire est louable et juste, il faut cependant, pour participer aux exécutifs, que certaines conditions soient requises et que notre action soit clairement identifiable par les citoyens et surtout conforme à nos mandats (voir mon 1er courrier) ! Or, tel n’a pas été totalement le cas du travail des élus communistes régionaux. Même si des aspects positifs de ce travail peuvent être relevés, cela ne permet pas de passer sous silence des votes en totale contradiction avec notre programme et une ligne de conduite communiste.

Aussi, lors de la conférence régionale et si un vrai débat avec tous les communistes avait eu lieu, j’aurais aimé que soient traitées ces questions litigieuses et notamment celles-ci :

Le vote par certains élus communistes (présents actuellement sur la liste du Front de gauche) de la privatisation des transports amiénois où de la « Mégacité » est-il conforme au mandat donné par les électeurs ?

De la même manière, les aides régionales accordées aux entreprises multinationales (et autres) qui licencient où délocalisent, ceci en totale contradiction avec l’accord programmatique de gestion signé avec le PS régional au lendemain du 1er tour de 2004, sont-elles bénéfiques pour les citoyens et correspondent-elles à une politique communiste ?

Quelle cohérence à vouloir rassembler la gauche anticapitaliste et antilibérale à travers le front de gauche en excluant une partie des communistes ?

L’anathème contre Maxime Gremetz, cette diabolisation constante orchestrée surtout par le PS, n’a-t-elle pas pour but évident d’éliminer un adversaire opposé aux alliances politiciennes fort éloignées de l’intérêt des gens ? N’est-il pas tout simplement honteux de s’associer à de telles pratiques ou de ne pas les dénoncer (je pense à la théâtrale chute de Mr Séguin…)? La solidarité et la lutte contre les injustices sont-elles devenues à géométrie variable pour certains communistes ?

Je ne peux pas non plus écarter d’autres questions concernant la méthode et nos pratiques, sachant qu’elles sont intimement liées au débat de fond qui n’a pas eu lieu :

La conférence régionale a-t-elle été représentative de tous les communistes à partir du moment où plusieurs centaines d’entre-eux (dans la Somme*) ont été de fait mis à l’écart depuis les divergences au sein du groupe communiste au Conseil régional ?

Pourquoi avoir retardé au maximum la conférence régionale, entraînant ainsi un vote bâclé des communistes (en 3 à 4 jours), partiel puisque les écartés de la Somme n’ont pu participer (et bien d’autres encore, faute de temps), sans possibilité de réunir les sections, ni donc de débattre du fond des problèmes ? Au final, ce vote n’a pour moi pas grande légitimité ! Alors pourquoi certains s’y réfèrent-ils en permanence si ce n’est pour mieux dénigrer l’autre, facilement mais injustement, pour non respect d’un vote soi-disant démocratique, tout en évitant toujours les questions de fond ?

Bref, lors de la conférence régionale, aucun des désaccords entre communistes n’a pu ni voulu être débattu ! La majorité des présents et les Directions fédérales ont refusé le choix responsable du dialogue, fermant la porte à toute solution rassembleuse ! Il fallait certes y être présent pour le constater et tous les camarades ne le savent donc pas ! C’est aussi le but de ce courrier que de faire connaître la réalité des évènements. Mais je tiens aussi à ajouter ceci : comment qualifier autrement qu’irresponsable l’attitude de notre Direction nationale quand, plutôt que d’apaiser les tensions en rassemblant tous les communistes, elle a choisi un camp et préféré les alliances politiciennes plutôt que l’unité du parti ?

Je pense réellement que si ces questions avaient été soumises au débat de tous les communistes, ces derniers auraient pu trancher en connaissance de cause et nous n’en serions pas là, avec deux listes communistes !

Autre question que je me pose aussi mais depuis peu : pourquoi avoir signer un tel accord national avec les partenaires du front de gauche qui survalorise à ce point le « Parti de Gauche » qui n’est actuellement qu’un groupuscule ? (10 têtes de listes régionales au PCF, 5 au PG, 1 pour la Gauche Unitaire, 1 divers gauche, mais aussi 5 listes communes avec le PS dès le 1er tour !…). Si cela correspond certes à des choix régionaux « démocratiques » (je me permets tout de même des guillemets après l’expérience picarde…), quelle cohérence nationale affiche-t-on ? Quelle compréhension de notre démarche peuvent en avoir les citoyens de notre pays, franchement ? Au final, si la stratégie du front de gauche n’est en fait qu’une démarche politicienne d’effacement du parti, elle n’aura plus mon aval ! Et je pense, bien au contraire (notamment après le résultat du référendum de 2005 qui a révélé le gouffre existant entre les aspirations réelles des gens et la classe politique libérale), que l’affirmation de l’identité communiste, au sens originel et vrai du terme, ne repousse pas les citoyens et mérite qu’on s’y attache ! D’ailleurs, les résultats électoraux où le parti se présente sans masque et sans démarche politicienne sont révélateurs et encourageants, nos dirigeants le savent pourtant !

C’est donc suite à tous ces évènements, à toutes ces attitudes et ces interrogations (les réponses aux questions précédentes étant pour moi implicites), que j’ai répondu favorablement à une présence sur la liste « Colère et espoir ». J’insiste : tel n’aurait pas été le cas si un vrai débat politique, avec tous les communistes, avec respect, avait eu lieu ! Quel qu’en soit le résultat, je l’aurait évidemment accepté comme je l’ai toujours fait auparavant.

J’en profite aussi pour dire clairement que je suis candidat sur cette liste sans pour autant me tromper d’ennemis** et sans oublier nos objectifs et nos sensibilités de communistes. Aussi, dans cette situation ridicule de division qui n’aurait jamais dû exister, j’espère que tous les camarades sauront en faire autant et se retenir afin qu’aucune parole blessante ou insultante ne vienne fausser le nécessaire débat d’idées qu’il faudra bien mener avec tous les communistes sans exception, dans le respect mutuel, pour sortir de cette impasse.

En conclusion, comme la quasi-totalité des communistes et des gens de gauche, je souhaite vivement que l’intelligence prime sur les rancœurs et les divisions, et que l’intérêt du peuple ne soit pas oublier. Ce serait à désespérer s’il ne pouvait pas en être ainsi !

Gérard TOLLET

Section de MÉRU (Oise)

* Cette même méthode (d’un autre âge) a déjà été utilisée en 2007 lorsque la fédération de la Somme (avec l’appui scandaleux de la Direction nationale) a désigné un candidat communiste « officiel » contre Maxime Gremetz, député communiste sortant. Qu’avait-il donc encore fait pour être si pestiféré à l’intérieur du parti et si populaire dans l’électorat ? A noter qu’il a été très largement réélu rendant ridicule la démarche politicienne et séparatiste officielle. Comme quoi, même si personne n’est parfait, droiture et honnêteté en politique sont des qualités fondamentales et appréciées !

** Même si dans les faits et à mon grand regret, deux listes communistes se retrouvent « en concurrence » ! Je suis malgré tout obligé de rappeler ceci car les premières attaques personnelles, m’accusant avec d’autres de casser le parti, commencent à voir le jour… Or, si tous les communistes sont légitimement très attachés à leur parti (mais avec quelles orientations ?), n’appliquons pas, Camarades, des méthodes simplistes et d’un autre âge (accusant toujours l’autre et sans remise en question de soi), qui ne font rien avancer mais empêche encore une fois tout débat.

LETTRE AUX COMMUNISTES PICARDS (en date du 6/9/2009). Contribution à la réflexion collective impérative afin de sortir du bourbier politique régional.

A quelques mois des élections régionales de 2010, et compte tenu du contexte peu reluisant des divisions politiques régionales à gauche, il est urgent et impérieux de prendre le temps du débat afin de définir une ligne politique juste, claire, respectueuse et rassembleuse de tous les communistes picards et surtout, conforme à l’intérêt du peuple.

L’exercice n’est pas simple tant les tensions ont été vives et la rupture consommée mais, face à la crise capitaliste systémique et ses conséquences que subissent de plein fouet les salariés picards, face à la politique menée par le gouvernement actuel représentant les intérêts des riches et qui, pour ce faire, détruit toutes les conquêtes sociales de notre pays, les intérêts supérieurs de notre peuple et des salariés doivent primer et créer les conditions d’une discussion poussée et d’un rapprochement vital. Il serait indécent vis à vis de tous ceux pour lesquels nous nous battons et qui souffrent des attaques des forces de l’argent, mais aussi suicidaire pour la vraie gauche, que cette situation de division perdure et que nous ne cherchions pas à y remédier.

Aussi, quelles que soient les difficultés, les tensions passées et actuelles, j’ai confiance en l’intelligence de tous et c’est pourquoi je m’adresse à vous. Mais bien évidemment, pour avancer vers une solution, il faut bien comprendre les raisons pour lesquelles nous en sommes là. Aussi, un bref rappel historique s’impose et ceci, d’autant plus que le danger existe que les camarades à la base perdent de vue les tenants et les aboutissants et en soient ainsi réduits à être spectateurs ou soldats d’une "guerre de chefs" (telle qu’elle existe et résume tristement la vie politique d’autres partis…) et risquent au final l’écœurement !

L’ÉLECTION RÉGIONALE DE 2004 ET LE BON RÉSULTAT DU PARTI :

Aux dernières élections régionales de 2004, après désignation démocratique par 85% des communistes picards, la liste communiste conduite par Maxime Gremetz obtenait environ 11% des voix et le meilleur score du parti sur toute la France. Dans un contexte de sanction de la droite au pouvoir et malgré les différences d’analyse et d’objectifs entre le PS et le PCF, la gauche remportait la quasi totalité des régions. Se posait alors la question de la répartition, au niveau national, de la Direction des exécutifs régionaux. Le PS étant majoritaire mais l’apport des voix communistes ayant souvent été nécessaire et décisif afin d’atteindre la majorité absolue, la revendication raisonnable et légitime du PCF d’obtenir une Direction de région (en l’occurrence la Picardie, déjà dirigée de 1979 à 1983 par notre camarade Raymond Maillet) a été mise sur la table des négociations avec le PS. Or, l’intransigeance et l’hégémonisme d’un PS sombrant de plus en plus dans la gestion du système capitaliste, ont abouti à un refus !

LE CŒUR DU CONFLIT : LE GLISSEMENT À DROITE, L’INTRANSIGEANCE ET LA VOLONTÉ HÉGÉMONIQUE DU PS :

En fait, c’est l’absence d’une réelle négociation nationale avec le PS qui a abouti fatalement à des discutions régionales défavorables au PCF. Cette attitude déloyale et hégémonique du PS aurait dû être dénoncée par notre Direction nationale avec fermeté et conviction plutôt que de se résigner et de s’effacer vis à vis du PS. Cela nécessiterait donc un vrai débat car on touche ici au cœur du conflit qui dure depuis 2004 et qui a cristallisé les divergences. Ainsi, en résumant et en utilisant des termes quelque peu excessifs (mais il y a eu tellement d’excès que je m’en autorise quelques-uns…), fallait-il « s’aplatir une fois de plus devant le PS » (se compromettre pour quelques places diront certains) afin de participer « coûte que coûte » à l’exécutif dans le but d’être « constructif » et par devoir vis à vis de nos électeurs ou au contraire, en « découdre » avec un PS se « droitisant », méprisant et faisant preuve d’hégémonisme, en ne s’associant pas à l’exécutif (en faisant le jeu de la droite diront d’autres) pour faire respecter d’autant plus les voix communistes souhaitant un réel changement de politique ?

S’il n’était pas forcément simple de trancher à l’époque (mais encore une fois, le débat reste ouvert ou doit se rouvrir avant ces élections), il apparaît clairement que c’est de cette attitude du PS que découlent les problèmes qui ont suivi : éclatement du groupe communiste au Conseil Régional, combat d’idées très vif mais aussi malheureusement trop souvent réduits aux personnes, division anormale et contre productive aux dernières élections législatives dans la Somme, etc…

UNE DIABOLISATION CONSTANTE DE TOUS CEUX QUI RÉSISTENT ET EN PREMIER LIEU DE MAXIME GREMETZ :

A l’intransigeance du PS a répondu une autre intransigeance, celle de Maxime Gremetz et de certains communistes, d’autres communistes optant pour la gestion de la région et le compromis. Alors que le débat était d’ordre politique et aurait dû être tranché par les adhérents, le conflit a trop souvent été résumé à un problème de personnalité (piège classique en politique). Ainsi, afin de se « débarrasser » d’un adversaire politique influent et inflexible, les pires coups tordus ont été portés à notre camarade Maxime Gremetz et à travers lui, au PCF tout entier, par la droite tout d’abord mais aussi plus récemment et plus étonnamment par le PS, notamment avec l’abject et lamentable « pièce de théâtre » (heureusement filmée !) de la fausse agression d’un élu régional… Aussi, arrivé à ce niveau de la politique, face à ce qu’il faut bien qualifier de véritable complot et à une telle injustice subie par notre camarade, un soutien clair et solidaire du parti aurait été logique, politiquement justifié et responsable, et enfin, humainement la bienvenue ! Sans insister plus, ce silence assourdissant est pour moi choquant…

Certes, si Maxime Gremetz, comme tout un chacun, a des qualités et des défauts (que je n’aurais pas la prétention de juger), ces méthodes méprisables utilisées contre notre camarade ont un objectif politique évident : permettre la réélection sans heurt du PS à la tête de la région !

DANS CES CONDITIONS, QUEL AVENIR ? QUELLE DOIT ÊTRE LA LIGNE DE CONDUITE DU PCF ?

De manière générale, je pense qu’elles doivent être les mêmes que pour toutes les élections et devraient faire l’objet depuis fort longtemps d’un grand débat à l’intérieur du parti. Car la question de la participation ou non à différents exécutifs (jusqu’au plus haut niveau qu’est le gouvernement) hante le parti et les camarades au point souvent d’être un frein à la mise en mouvement du parti lors des élections. N’entendons-nous pas régulièrement dire : « Si c’est pour repartir une nouvelle fois avec le PS et se faire avoir, je ne suis pas d’accord et ce sera sans moi !… » Et cette question se pose aussi tout autant à notre électorat dont on mesure bien le risque de radicalisation d’une partie de celui-ci à force d’esquiver le débat de fond ou plutôt de ne pas aller au bout du débat.

Il est vrai que ce sujet sensible et récurrent divise. Il déchaîne souvent les passions, rappelle un passé douloureux et fait référence implicite à nos relations avec le PS, au point d’occuper souvent trop de temps dans les réunions (au détriment de l’analyse politique et surtout des décisions d’actions) mais sans déboucher malheureusement !

L’efficacité voudrait pourtant qu’à défaut de trancher définitivement dans un sens ou dans l’autre (ce ne serait d’ailleurs politiquement pas raisonnable, l’histoire n’étant jamais écrite d’avance), on rappelle et on élabore une fois pour toutes, les raisons de notre combat politique, les critères et conditions de participation aux différents exécutifs, les limites dépendant évidemment du contexte politique du moment et qu’il convient d’apprécier le plus justement possible. Cela permettrait à coup sûr de clarifier les esprits ainsi que notre attitude, en la rendant plus compréhensible et moins zigzagante. Ma contribution à cette réflexion générale que j’aimerais voir s’engager, peut se résumer en ces quelques points suivants :

1) Rapidement dit, en dénonçant les guerres, les injustices, l’exploitation, les inégalités générées par le système capitaliste, le PCF lutte pour et avec le peuple et son action a pour but de faire émerger une société meilleure pour les citoyens. Ainsi, nous sommes un parti constructif et pas uniquement contestataire. En conséquence, lorsque les conditions le permettent, nous participons aux différents exécutifs afin d’obtenir des avancées sociales significatives pour le peuple, ou toutes améliorations conformes à nos objectifs.

2) Décemment, nous ne pouvons pas offrir comme perspective aux gens l’attente du moment où nous seront majoritaires pour qu’ils voient enfin se concrétiser notre politique ! Le partage du pouvoir avec d’autres forces politiques doit donc s’envisager naturellement, mais uniquement s’il en découle des retombées positives suffisantes pour les citoyens.

3) Des conditions doivent malgré tout être remplies pour participer à un exécutif :

a) Que nous puissions réaliser, aux postes d’élus que nous occupons alors, ce pour quoi nos électeurs nous ont mandatés ainsi que nos objectifs fondamentaux, dans l’intérêt du peuple et du pays. Pour retrouver une confiance durable de la part des électeurs, mais aussi parce que certaines dérives sont écœurantes et démobilisatrices, le professionnalisme et la personnalisation excessive en politique, les alliances et combines politiciennes uniquement pour atteindre ou se maintenir au pouvoir, sont des pièges et tendances malsaines qui doivent être résolument combattus.

b) Notre participation, si elle a lieu, ne peut se faire (en nombre et en responsabilité) que sur la base de notre résultat électoral, ni plus, ni moins (l’appréciation du résultat pouvant se faire localement ou à l’échelon supérieur sur la base d’une négociation plus globale). Trop souvent avons-nous accepté des postes secondaires et en trop faible proportion. Aussi, les négociations doivent-elles se faire au grand jour, le peuple étant souverain et aucune partie de l’électorat ne devant être sous-représentée ou oubliée. Cela suppose donc d’accepter le fait que nous ne puissions influencer la politique menée qu’à hauteur de notre score électoral !

c) Aucune participation ne saurait se satisfaire d’un chantage à la « solidarité majoritaire » restreignant la liberté de parole et de critique qui doivent rester totales, sans aucune autolimitation. Tout élu est le porteur de la voix des citoyens qui l’ont choisi et qui doivent être informés clairement des différentes approches, visions et solutions proposées au problèmes rencontrés. Les électeurs doivent rester le plus possible acteurs de la vie politique, y compris et surtout en dehors des périodes électorales. Les différences politiques ne doivent pas être hypocritement masquées, au risque de brouiller encore plus les « cartes » pour les électeurs. De la même manière, nos votes dans les exécutifs doivent être conformes au mandat des électeurs et à l’analyse qu’en font les communistes.

d) Une participation qui est acceptée et s’effectue en toute transparence, peut aussi s’arrêter de la même manière si les conditions ne sont plus remplies pour travailler et gérer efficacement selon nos mandats, et ceci, sans que cela se transforme en drame pour le parti. Encore une fois, toute position claire, logique, et non électoraliste peut aisément être comprise par les électeurs.

En résumé, participation à un exécutif n’est pas synonyme de compromission, mais cela demande un effort certain à nos élus afin de bien le faire ressentir aux électeurs qui, au final, jugeront surtout sur le bilan du travail réalisé !

LA DEMARCHE DU FRONT DE GAUCHE ET L’ATTITUDE DU PS :

Nous sommes engagés dans un processus de rassemblement de la gauche antilibérale et anticapitaliste, à travers le front de gauche. Cette démarche essentielle ouvre enfin un espoir et une perspective à la gauche du PS pour un vrai changement de politique. Ceci alors qu’il existe de fortes potentialités et que le mécontentement est bien présent vis à vis de ce capitalisme mondialisé et inhumain (résultat du référendum de 2005, mobilisation massive lors des grèves de l’hiver et du printemps derniers, PS en recul électoral…).

Comprenant le danger, les médias censurent scandaleusement les positions du front de gauche, pendant que d’autres manœuvrent pour brouiller les pistes ou cherchent à orienter la vie politique vers des voix sans issue pour le peuple. Ainsi en est-il des positions actuelles du PS, des verts et de quelques autres qui tentent de se présenter comme l’opposition incontournable et officielle à Sarkozy, tout en évitant le débat de fond pour remettre en cause le système capitaliste inégalitaire et enfin répondre aux attentes du peuple. Ils proposent même un remède pire que le mal qui, à travers leur proposition de « primaire » à l’étasunienne, personnaliserait encore plus la vie politique plutôt que d’analyser et de remédier au divorce entre eux et le peuple !

D’ailleurs, nous devrions réagir vivement à ce piège et ce danger pour le pays, tout en maintenant le cap dans la voix du front de gauche, avec un discours clairement rassembleur de la vraie gauche. Dans ce contexte de régression sociale tous azimuts, de perte de repère pour le peuple, tout zigzag serait une erreur et une faute politique !

MAIS CONCERNANT LES PROCHAINES ÉLECTIONS RÉGIONALES, QUELLE ATTITUDE ADOPTER ?

Aussi, pour les élections régionales, certains proposent une alliance directe avec le PS pour le 1er tour en justifiant d’une bonne gestion… Or, d’une part, cela masquerait les divergences politiques au niveau national avec le PS. D’autre part, dans un contexte de crise du capitalisme, c’est oublier que ce sera essentiellement sur les positions et propositions nationales (celles qui sont grosso-modo connues) que les gens se détermineront ! Etant donné les options actuelles du PS, cette alliance est évidemment inimaginable et impossible. De plus, cela brouillerait une fois de plus les pistes de réflexion, recréerait des illusions sur la volonté du PS de combattre le capitalisme, nous noierait dans une alliance « fourre-tout » allant jusqu’à la droite et au final, serait suicidaire pour le parti et négatif pour le peuple !

Pour ces mêmes élections, certains autres tentent d’ignorer notre camarade député Maxime Gremetz, en supposant d’emblée impossible tout rapprochement des positions, indiquant aussi qu’il n’aurait pas soutenu la liste front de gauche aux européennes, etc… N’y a-t-il pas ainsi confusion entre causes et conséquences ? Avec rancœurs diverses ?… Mais c’est justement à ce contexte de division fratricide anormal et à cette antériorité auxquels il faut mettre absolument un terme afin d’envisager un avenir plus radieux. Il serait inimaginable et contradictoire de vouloir rassembler les antilibéraux, les anticapitalistes, en faisant des exclusives. Il y en a assez de l’éparpillement des vraies forces de gauche, des divisions organisées et artificielles ! L’éclatement du groupe communiste au Conseil Régional, déjà insupportable (et ridicule vu depuis notre électorat), ne peut plus durer. Partir divisés pour ces élections, c’est à coup sûr ne pas être compris par nos électeurs, aller à la catastrophe, et « dérouler le tapis rouge » aux partisans du capitalisme.

Aussi, sans tarder, une discussion de fond avec tous les communistes ainsi qu’une consultation, y compris par un vote démocratique, devraient s’engager impérativement et aboutir rapidement, dans l’intérêt de notre peuple (encore une fois, c’est la seule chose qui doit nous guider !), à une démarche claire qui pour moi devrait être une liste unique de front de gauche rassemblant tous les communistes. La stratégie élective du parti ne doit en aucun cas échapper aux communistes de terrain en étant seulement une affaire d’élus !

En conclusion, comme la quasi-totalité des communistes et des gens de gauche, je souhaite vivement que l’intelligence prime sur les rancœurs et les divisions passées. Ce serait à désespérer s’il ne pouvait pas en être ainsi !

Gérard TOLLET

Section de MÉRU (Oise)

Publié dans Maxime GREMETZ

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article