Je suis d'accord avec ça !

Publié le par Jacques LAMBERT

Airbus :      Les profits pour les actionnaires…

 

Les risques pour les salariés

 

Au travers du dossier Airbus, l’UNSA considère qu’est posée la question de la politique industrielle de la France, et plus largement de la politique industrielle européenne. Les salariés d’Airbus subissent aujourd’hui les conséquences du plan de restructuration (Power 8).

 

L’UNSA se prononce résolument pour :

 

-          un débat national sur la politique industrielle française. Celle-ci doit s’envisager dans le cadre de création d’activité et d’emploi en coordination avec  une réflexion européenne sur une politique industrielle commune dépassant les intérêts nationaux ;

 

-          une prise de responsabilité publique pour accroître sa présence capitalistique  dans Airbus afin d’assurer la pérennité de l’entreprise ;

 

-          un engagement à garantir l’emploi y compris parmi les entreprises sous traitantes et les travailleurs temporaires par la prise en compte, au-delà des seuls actionnaires,  de toutes les parties prenantes (salariés mais aussi collectivités territoriales et bassin d’emploi) dans les décisions de fermeture.

 

En effet, après les annonces effectuées par Louis Gallois sur les restructurations issues du plan Power 8, Airbus se restructure en privilégiant les activités d’ingénierie et  en externalisant ses activités de production. L’UNSA constate qu’Airbus n’est donc plus cette exception européenne, où le politique pilotait un exemple de coopération. La gestion néo libérale et l’appétit des actionnaires privés ont eu raison d’un mode de gestion, qui devrait privilégier le long terme, la pérennisation des emplois et des compétences sur les territoires.

 

Que souhaitent les actionnaires privés d’Airbus ? Ils  veulent  reporter les risques inhérents à toute activité industrielle sur les sous-traitants. C'est vouloir le beurre et l’argent du beurre, c’est-à-dire les profits en reportant les pertes sur les seuls salariés. Pour l’UNSA, ce n’est pas acceptable.

 

Le politique doit prendre la mesure de cette dimension.

 

Une première piste a été explorée au travers d’Airbus Nantes. Les collectivités locales au travers du pôle de compétitivité EMC², ont contraint l’industriel à conserver une production à haute valeur ajoutée sur le territoire régional  sous la bannière Airbus. L’UNSA considère que cette contrainte n’est qu’une des applications possibles des participations croisées publiques- privées, permettant un retour sur investissement à court terme pour l’actionnaire privé et un retour à plus long terme sur le territoire pour les collectivités locales. Pour l’UNSA, cette stratégie gagnant-gagnant  ne peut voir le jour qu’avec des industriels responsables et  des politiques pragmatiques et réalistes.

 

Une deuxième piste, malheureusement abrogée par le gouvernement actuel, permettait au travers d’un débat débouchant sur un processus législatif, d’assurer l’obligation pour tout donneur d’ordre de participer aux plans  sociaux des entreprises sous-traitantes. Plus largement, elle les contraignait à ce que  les salariés des sous-traitants bénéficient des mêmes dispositifs que les salariés de l’entreprise donneur d’ordre.

 

Cette disposition est d’ailleurs déjà prévue dans plusieurs accords internationaux, les principes directeurs de l’OCDE les imposent par exemple.

 

La volonté de mener une politique industrielle à l’échelle européenne pourvoyeuse d’emplois stables et qualifiés saura-t-elle résister au premier coup de tabac ?

Publié dans leblogdejacques

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J
Le 20 au CNIT à la défense,j'animerai un débat sur le thème : Quelles réformes du code du travail pour un dialogue social efficace ?<br /> Avec JM AYRAULT PS Jean GROSSET (UNSA), Jacky DINTINGER (CFTC), Pierre Jean ROZE (CGT).<br />  
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D
Jacques,Passe - moi des invitations et surtout le lieu et la date !Mon propos vis à vis de l'UNSA ne concernait que le fait que ce syndicat n'est pas représenté au sein d'EADS. De ce fait l'UNSA ne peut avoir qu'une vision de l'extérieur, par ailleurs pertinente.C'est globalement une ENTENTE FO - CGC et CFTC qui tient tous les pouvoirs au sein d'EADS et de la plupart des entités comme AIRBUS, Eurocopter, et d'autres.C'est issu de l'histoire sociale de l'ex AEROSPATIALE. Pour mieux comprendre cette histoire, tu en trouveras un extrait<br /> sur le lien d’une organisation syndicale du groupe EADS.<br /> Cordialement, Didier
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J
Bonjour Didier,<br /> Le débat sur la reprsentativité m'interesse. D'ailleurs j'animerai 2 débats sur ce thème à Marseille le 4 avril au Parc Chanot.<br /> J'espère que tu y viendras.<br /> J'aime bien les gens de l'UNSA . J'ai beaucoup d'amitié pour Alain OLIVE et Jean GROSSET. Bien que je sois politiquement en désaccord fréquent avec Jean notamment, je trouve qu'il font du bon boulot du point de vue syndical.<br />  <br /> Amicalement
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D
Jacques,Pour information, l'UNSA n'est pas une organisation syndicale représentée au sein d'EADS et d'AIRBUS.L'analyse n\'en est pas moins pertinente, mais l'UNSA n'est pas le syndicat le mieux placer pour connaitre les méandres complexes de l'entreprise, son histoire industrielle et surtout son histoire sociale très complexe.Didier HACQUART
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L
http://video2007.over-blog.com/<br /> 2.401 vidéos pour vous ! <br /> Connaitre amis pour les défendre ,<br /> Connaitre ses ennemis pour les combattre<br /> Plus juste la France sera plus forte
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